
Les « brouteurs » (surnom donné à ce type d’escrocs) piègent leurs victimes en incitant ces derniers à s’adonner à des jeux érotiques devant leur Webcam sur des sites comme Bazoocam par exemple. Faisant croire à leurs interlocuteurs qu’ils ont en face d’eux une personne coquine, portant des sous-vêtements sexy, ils les invitent à se déshabiller et à dévoiler certaines parties intimes de leur corps en échange de caresses virtuelles. Les Internautes pris dans leur filet ne savent que trop tard qu’ils ont été filmés à leur insu. Les arnaqueurs les font chanter par la suite en leur adressant un lien vers une vidéo où ils apparaissent dans des postures intimes.
Ces escrocs réclament une certaine somme, allant de quelques dizaines à des milliers d’euros. Ces dernières n’ont d’autre solution que de débourser le montant demandé pour mettre terme aux menaces des maîtres-chanteurs.
Un phénomène qui s amplifie
Les « brouteurs » opèrent généralement en Afrique de l’Ouest, surtout en Côte d’Ivoire. Comme ils n’arrivent plus à appâter avec les arnaques sur les faux héritages et fausses loteries, ils ont inventé une nouvelle forme d’escroquerie, le chantage à la Webcam, un phénomène récent qui ne cesse de s’amplifier en Hexagone. La cyber-police a recensé 2.000 cas en 2012 contre 600 en 2011. Ces chiffres sont toutefois au-deçà de la réalité, la plupart des victimes ayant tellement honte d’avoir été piégées dans une posture très embarrassante n’osent pas faire une déclaration auprès des autorités compétentes.
Aven Europe, association regroupant des victimes d’arnaques à la nigériane, déploie tous les moyens pour traquer les escrocs sur la toile. Pour cela, elle dispose d’une brigade de bénévoles qui repèrent au quotidien au moins 50 vidéos de personnes filmées à leur insu.
Cette association œuvre aussi dans le domaine de la prévention. Elle signale que le mode opératoire des brouteurs consiste surtout à l’infiltration dans les sites de rencontre et les chats où ils appâtent leurs potentielles victimes avec une vidéo préenregistrée qui met en scène une beauté affriolante. Après avoir récupéré l’identité de leur proie, ils se servent du film des ébats enregistrés à l’insu de l’intéressé pour le faire chanter.
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